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Videogames at V&A

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Quelle sera la nation qui ouvrira le premier grand musée du jeu vidéo ?

En attendant, la Grande-Bretagne est plutôt active : Videogames: Design/Play/Disrupt est la dernière d’une courte liste d’expositions majeures sur le jeu.

Videogames était organisée du 8 septembre 2018 au 24 février 2019 dans le magnifique et immense musée Victoria & Albert.
Le V&A a été fondé en 1852 en tant que Musée des manufactures après l’Exposition universelle de 1851, spécialisé dans l’art et le design, il était le lieu parfait pour monter ce projet.
L’exposition va d’ailleurs continuer son existence dans l’antenne écossaise du V&A.

L’exposition s’ouvrait sur une citation de Frank Lantz :

“Making games combines everything that’s hard about building a bridge with everything that’s hard about composing an opera. Games are basically operas made out of bridges.”

Le but du projet était donc bien de présenter les structures qui soutiennent la création d’un jeu vidéo à un public plutôt néophyte.

Design

La première partie consistait à mettre à nu la conception d’un jeu, à travers plusieurs œuvres :

  • L’écriture d’une histoire avec Journey
  • La création visuelle de l’univers de Last of Us
  • Comment la forme peut naître de la fonction, le game design au cœur de la création, comme pour Splatoon
  • L’écriture, plus littéraire (dialogues, embranchements) avec Kentucky Route Zero
  • La réflexion artistique sur le médium de Tale of Tales

Amusant de noter la multitude de carnets de notes utilisés par les concepteurs. Peut-être le seul outil universel.

Un écran géant affichait ensuite le grandiose du jeu vidéo à travers les affrontements en esport ou dans les MMO avec des extraits de League of Legends et EVE Online.

Disrupt

La section suivante servait de rappel nécessaire que la politique dans le jeu vidéo, ce n’est pas sale.
La scénographie, très soignée, présentait les différents sujets avec des intercalaires colorés sur des tables rétroéclairées, dans une ambiance studieuse.
Pour résumer grossièrement le propos : l’industrie est toujours très centrée sur la culture occidentale dominante.

Play

L’exposition ne manquait pas de proposer des interactions à chaque étape du parcours, mais le playground final permet de se concentrer sur le fun, l’expérimentation des appareils physiques et le multi joueur avec des jeux conçus pour des festivals, donc parfaits pour être manipulés par un grand nombre.

Dernière étape obligatoire, la boutique, semble bien petite et laissée pour compte, l’univers de Splatoon est tellement conçu autour de la surconsommation que je m’attendais à être submergé de goodies.

La sélection de jeux était une très bonne surprise : éclectique et pertinente. Comme Journey, premier titre exposé, qui est une œuvre esthétiquement magnifique et facile à aborder mais qui renferme plus de complexité, comme le révélait le prototype des mécaniques multijoueurs.
Cette exposition était un plaisir à explorer, les nombreux aspects du médium étaient enchainés avec fluidité. Même si elle méritait un plus grand espace, nous nous sentions un peu à l’étroit.

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Fin